
À l’occasion de l’affaire Dreyfus Léon Blum se lance en politique, après que Lucien Herr l’ait convaincu de l’injuste condamnation d’Alfred Dreyfus. Son devoir de réserve en tant que Conseiller d’État limite son activité : il donne des conseils juridiques aux avocats de Dreyfus et de Zola. Son engagement provoque sa rupture avec Maurice Barrès et sa rencontre en 1897 avec Jean Jaurès, qui devient son ami et avec qui il participe à la fondation de L’Humanité en 1904, où il tient la rubrique littéraire. En 1905, il adhère à la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) au moment de sa création, mais dès l’été 1905, il quitte L’Humanité, devenu le journal du parti, et ne milite plus guère. Ses activités littéraires reprennent le dessus sur ses activités politiques.
Lorsque Blum est élu pour la première fois député de la Seine (1919-1928), il démissionne du Conseil d’État. Il devient ensuite secrétaire, puis président du groupe parlementaire socialiste et député de l’Aude (1929-1940, circonscription de Narbonne). Une vague d’antisémitisme de grande ampleur se manifeste avant l’arrivée de Blum au pouvoir en 1936. Charles Maurras appelle au meurtre de Blum et le décrit dans L’Action française du 9 avril 1935 comme « un monstre de la République démocratique... Détritus humain à traiter comme tel... un homme à fusiller, mais dans le dos. » Le 13 février 1936, Léon Blum est agressé boulevard Saint-Germain par des membres de l’Action française et des Camelots du roi qui, l’ayant reconnu dans une voiture, tentent de le lyncher. Alors âgé de 64 ans et gisant sur la chaussée, saignant abondamment, blessé au visage et à la nuque, il reçoit encore des coups de pied. Transporté à l’Hôtel-Dieu, il est soigné pour une rupture de la veine temporale.
Après les accords du Front populaire et la victoire aux élections législatives d’avril/mai 1936, le premier gouvernement à dominante socialiste de la IIIème République est formé en juin 1936 avec Blum à sa tête comme président du Conseil. Le bilan du Front populaire est mitigé, mais comprend un nombre important d’avancées, en particulier dans le domaine social : congés payés, semaine de 40 heures, établissement des conventions collectives, prolongement de la scolarité à 14 ans, relance des dépenses d’armement.
Pendant l’occupation, Blum est emprisonné par le régime de Vichy, traduit en justice lors d’une parodie de procès à Riom en 1942, puis déporté à Buchenwald. Libéré en 1945, il devient président du Gouvernement provisoire de la République française et prépare aux institutions de la IVème République, négociant l’annulation des dettes de guerre de la France auprès des États-Unis (accords Blum-Byrnes de mai 1946).
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